3 raisons pour dire adieu aux régimes amaigrissants en 2024 !

Chaque année, les programmes minceur fleurissent dans les magazines féminins et dans les médias, avec un nouveau régime à la mode, censé dépasser tous les autres.

Le poids est une préoccupation majeure pour nombreux d’entre nous. En effet, en France, 51 % des femmes de « poids normal » (comprenant un Indice de Masse Corporelle entre 20 et 25) sont au régime et 64 % des femmes en excès de poids (non obèse si l’on se réfère à l’IMC) suivent un programme amaigrissant car elles se trouvent trop rondes. 1

Cependant, en 2010 un rapport de l’ANSES alerte sur la dangerosité des régimes minceur. Si cette étude est ancienne et porte ceux les plus en vogue à l’époque (Weight Watchers, Dukan, Cohen, Montignac, Atkins, Mayo, Delabos, Scarsdale, citron détox, soupe au chou, Miami …), cet avis reste d’actualité en bien des points.

diététicienne psychonutritionniste

1. Les régimes amaigrissants inefficaces à long terme

A court terme, tous ces régimes sont efficaces et font maigrir.

Mais à long terme, la plupart des personnes ayant suivi un régime reprennent des kilos, et parfois plus qu’avant. Plusieurs études le confirment.

En effet, des études scientifiques des années 1990 mettent en évidence l’inefficacité des programmes minceur :  en suivant un régime, même équilibré, seuls 5 % des gens arrivent à perdre 5 % de leur poids au-delà de 5 ans. 2

Dans son avis de 2010, l’ANSES rapporte même que 80% des sujets reprennent du poids un an après leur arrêt et c’est plus de 90% des personnes qui ont regrossi deux à cinq ans après la fin de leur régime.

2. Régimes amaigrissants = santé mentale et physique en danger !

Ces programmes alimentaires pour maigrir sont dangereux pour la santé.

Ils engendrent des déséquilibres nutritionnels : un excès de graisses et de sel ainsi qu’un déficit en fibres, en magnésium, en fer, en calcium, en vitamine C et en vitamine D.

Aussi, les programmes minceur basés sur la consommation quasi exclusive de viandes, de poissons, d’œufs et de produits laitiers conduisent à des apports protéiques très élevés et peuvent alors présenter des risques au niveau rénal, osseux et cardiaque. 

Des problèmes de dénutrition et de perturbations hormonales de la croissance ont été également constatés chez des patients au régime.

De plus, la dépression et la perte de l’estime de soi sont souvent engendrées par des échecs répétés de ces restrictions alimentaires.

Le rapport de l’ANSES met également en garde sur les conséquences possibles de la restriction cognitive, à savoir l’installation de troubles du comportement alimentaire.

Cette restriction cognitive correspond à un contrôle mental dictant notre comportement alimentaire, associé à un ensemble de croyances et de pensées sur la nourriture et la façon de se nourrir.

En clair, il s’agit d’une sorte de “gendarme” orientant nos choix alimentaires, et ceci dans le but de mincir ou de ne pas grossir.

“Je ne dois pas manger de chocolat ou de biscuits” ou “je choisis une salade au restaurant car je fais attention à ma ligne” sont des exemples type de restriction cognitive.

Suivre un régime génère de l’anxiété et de la culpabilité alimentaires, ce qui perturbent les processus physiologiques de contrôle des apports alimentaires. Cela aboutit alors à des compulsions alimentaires (perte de contrôle) et induit par conséquent souvent une prise de poids.

Enfin, être au régime, nous isole des autres au moment des repas, nous prive de moments de convivialité et de partage. Bref, ce n’est pas très réjouissant.

En définitive, suivre un programme minceur revient à écouter ce discours mental (la restriction cognitive) à la place des signaux d’alerte de notre corps (la faim, la satiété, la frustration).

C’est d’ailleurs l’accompagnement qui est proposé par les diététiciens formés au GROS, qui est une prise en charge à l’opposé des régimes amaigrissants restrictifs et frustrants.

3.La restriction calorique ne rime pas forcément avec perte de poids!

Essayons dorénavant de comprendre pourquoi une réduction de nos apports énergétiques ne fait pas toujours maigrir.

Il est important de comprendre que notre organisme est une sorte de machine qui se régule et s’adapte en permanence en fonction des situations rencontrées.

Notre poids s’ajuste, notre corps envoie des signaux de faim lorsque nous manquons d’énergie, puis un message de rassasiement lorsque nous avons fait le plein. Un régime amaigrissant va provoquer des modifications de cette régulation “normale” de notre organisme.

D’abord, une restriction calorique engendre une diminution progressive de la masse maigre. Étant donné que le muscle est un gros consommateur de calories, il est nécessaire de manger de moins en moins pour maigrir.

 Aussi, une alimentation inadaptée et insuffisante peut être responsable de dérégulations métaboliques et hormonales, favorisant aussi une prise de poids.

Par exemple, un apport hypocalorique entraîne une augmentation du taux de la ghréline, l’hormone de la faim. A la suite d’un régime trop restrictif, des compulsions alimentaires peuvent survenir, aboutissant à une reprise pondérale.

La leptine, hormone sécrétée par le tissu adipeux, a pour but d’informer une zone de notre cerveau, appelé hypothalamus, sur l’état des réserves énergétiques. Cette hormone contrôle l’appétit et la dépense énergétique. En cas d’apport calorique insuffisant, elle fait en sorte que nous stockions plus afin d’éviter de puiser dans nos réserves.

De plus, de nombreux facteurs peuvent perturber la régulation normale de notre poids : le manque de sommeil, le stress, les problèmes émotionnels, la sédentarité…

En conclusion, différents facteurs sont à l’origine de la prise de poids, c’est pourquoi une prise en charge pluridisciplinaire est souvent nécessaire (médical, diététique et psychologique). Rappelons que la gestion de son poids, consiste avant tout à rééquilibrer le corps et le mental, d’où l’intérêt d’un accompagnement personnalisé.

Sources bibliographiques

1.Hubert A et al, « Corps de femmes sous influence. Questionner les normes », Les cahiers de l’Ocha , 2004, n° 10

2.Anderson J.W. Et al, « Long term weight loss maintenance : A meta analysis of US studies », am J.Clin. Nutri.novembre 2001, 74, p 579 – 584

3.HPhelan S.O . , Hill J., Dibello J .R.  et Wing R.R, « Recovery from relapse among successful ? weight maintainer », am J.Clin.Nutri, 2003, 78, p 1079 – 1084

4. Jean Philippe Zermati, Gérard Apfeldorfer, « traiter l’obésité et le Surpoids », la restriction cognitive, chapitre 5

5. Rapport sur l’évaluation des risques liées aux pratiques alimentaire d’amaigrissement, Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’environnement et du travail, 2010

Françoise DEBUY – Diététicienne psychonutritionniste à Lyon et en ligne, formée à l’association g.r.o.s

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