Pourquoi j’ai toujours faim

après avoir mangé !

Voilà une question que j’entends fréquemment dans mon cabinet.

Diététicienne psychonutritionniste, formée à une approche comportementale, je vous donne quelques clés de compréhension de votre comportement alimentaire pour vous aider à y voir plus clair.

toujours faim

Comment savoir si j’ai faim ?

La faim correspond à un besoin énergétique qui nous indique que nous devons manger. 

Dans notre société moderne, nous sommes rarement connectés à cette sensation alimentaire, et ce, pour de nombreuses raisons : 

  • des règles autour des repas et de l’alimentation comme par exemple “le petit déjeuner est indispensable pour bien commencer la journée”
  • des injonctions sociétales telles que “12h, c’est l’heure du repas” …

Or, nous avons tous en nous cette capacité à sentir nos sensations alimentaires, étant donné que bébé, nous étions pleinement à l’écoute de celles-ci.

La faim, c’est une sensation physique, qui se manifeste différemment selon les niveaux de faim mais aussi selon les personnes.

En cas de faim, on peut sentir un creux à l’estomac, des gargouillis, un mal de tête, une baisse d’énergie ou une fatigue …

Faim ou envie de manger ?

En consultation, les patient(e)s ont bien souvent du mal à faire la différence entre une véritable sensation de faim et une envie de manger. Lorsque l’on pense que nous avons toujours faim, même après un repas, il s’agit fort probablement d’une envie de manger.

Comment faire alors la distinction entre la faim réelle et une envie de manger ?

L’envie de manger est dans la tête, la faim est dans le corps, tout simplement.

Pourquoi je mange sans avoir faim ?

Nous mangerons selon différentes règles, des normes sociales comme par exemple les horaires des repas, des habitudes alimentaires ou encore des injonctions que l’on a reçues durant l’enfance : “prendre un petit déjeuner chaque matin même si l’on n’a pas faim” !

Parfois, ce sont nos émotions qui nous font manger.

Faim émotionnelle

« Je mange mes émotions »

Une faim émotionnelle ou une envie de manger émotionnelle est souvent déclenchée par des émotions telles que la tristesse ou des contrariétés mais aussi par du stress ou de l’ennui. 

Ces envies de manger émotionnelles sont normales car la prise alimentaire joue un rôle de réconfort. Dans ce cas, on choisit en priorité des aliments gras, sucrés ou salés. On se réconforte pas avec une pomme. 

Toutefois, une patiente m’expliquait récemment que la pomme avait justement cette fonction de réconfort car elle l’associait à sa grand-mère qui lui donnait des quartiers de pommes, étant enfant.

Si l’alimentation émotionnelle est très présente dans votre quotidien, elle peut déréguler votre comportement alimentaire, c’est-à-dire engendrer une prise alimentaire importante, en l’absence de sensations de faim et par conséquent favoriser une prise de poids.

Différence entre la satiété

et le rassasiement

Le repas ne se termine pas lors d’une sensation de satiété, qui se définit comme la disparition de la faim ou de l’absence de faim entre deux repas.

On peut avoir le ventre plein sans pour autant s’arrêter de manger, encore une fois, c’est tout à fait normal.

C’est là qu’intervient le rassasiement, il correspond à la disparition de l’envie de manger et donc cloture le repas. Le petit carré de chocolat, mangé à la fin du repas, est l’exemple parfait du rassasiement, on n’a plus faim mais on a encore envie d’une note sucrée pour être pleinement satisfait(e) de ce repas.

Comment faire pour être à l’écoute de ses sensations alimentaires ?

Porter attention à ce que l’on mange permet de se connecter avec son corps et mieux ressentir ses sensations de faim, de plaisir et de rassasiement.

Cela sous-entend d’être disponible pendant le temps du repas, mais pas à chaque instant ! 

 

Que se passe-t-il si on mange plus que nécessaire ?

Manger en excès peut arriver de façon occasionnelle sans conséquences, par exemple lors de repas en famille et en particulier en période de fête. 

Le corps fait simplement des réserves d’énergie supplémentaire qui pourront être utilisées les jours suivants : naturellement, nous mangerons moins car notre corps aura moins besoin d’énergie. Dans ces moments-là, continuons tout de même d’identifier le rassasiement et permettons-nous de le dépasser de temps en temps sans jugement ni critique.

La problématique serait de la dépasser systématiquement et manger régulièrement au-delà de sa faim. Lorsque les sensations alimentaires sont difficiles à identifier, il peut être utile d’être accompagné par une diététicienne formée à une approche comportementale et à l’alimentation intuitive.

La prise en charge d’une diététicienne comportementaliste

Cette prise en charge est très différente des autres accompagnements diététiques.

La première étape d’une prise en charge comportementale est de tenir un journal alimentaire, et ce afin d’observer son comportement alimentaire plus en profondeur.

L’idée est de noter comment vous mangez, si vous percevez vos sensations de faim et de satiété, d’observer comment le repas s’est arrêté et si vous avez eu des envies de manger émotionnelles.

Je rappelle toujours à mes patient(e)s qu’il n’y aucune obligation de remplir ce carnet, que je ne suis pas là pour porter un regard jugeant, l’essentiel est avant tout l’observation de son comportement alimentaire.

Enfin, il est important de souligner que modifier son comportement alimentaire ne se fait pas du jour au lendemain. Cela demande du temps, de la pratique et de la persévérance.

Aussi, ce n’est pas toujours confortable d’explorer sa façon de manger, d’autant plus lorsqu’on souffre d’une relation conflictuelle avec la nourriture. 

En conclusion,c’est en écoutant ses sensations alimentaires, qu’il est possible de retrouver une relation saine avec la nourriture et avec son poids.

Le but de la prise en charge est une reconnexion aux sensations alimentaires, mais aussi de sortir du contrôle mental de l’alimentation.

Ce contrôle mental, appelé restriction cognitive, est l’ensemble des pensées qui guident nos choix alimentaires dans le but de perdre du poids ou de ne pas grossir. Ces pensées de contrôle ont pour but de surveiller notre alimentation et de faire attention. Par exemple, au restaurant, on choisit une salade alors que l’on envie de manger une pizza.

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